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Quels rôles pour les banques centrales?
Bref tour d’horizon des outils à disposition des banques centrales pour rassurer les marchés.
Il est parfois difficile de s’y retrouver parmi les fonds proposés et de savoir s’ils correspondent aux attentes des investisseurs en termes de pratique ESG et de financement vert. En effet, les fonds sont nombreux et l’investisseur ne veut pas succomber à un outil marketing vide de sens, appelé « Greenwashing », qui consiste à prétendre un fonds dit « vert » alors qu’il ne l’est pas en réalité. Pour lutter contre cette pratique visant à tromper l’investisseur, les États européens ont développé des labels répondant à un cahier des charges exigeant afin d’instaurer une certaine confiance dans les fonds concernés. Nous nous intéresserons dans un premier temps aux labels utilisés en France, puis à ceux utiliser par nos voisins européens.
Sommaire de l'article
En France, il est considéré que la finance à son rôle à jouer dans la transition écologique et énergétique pour lutter contre le réchauffement climatique. De fait, afin de pouvoir investir dans des projets verts, il est nécessaire de mesurer les critères extra-financiers des fonds, c’est-à-dire en prenant en compte leurs impacts sur l’environnement, la société et les ressources humaines. Au-delà d’une simple notation ESG, qui peut être optimisée pour améliorer son score, il existe des labels bien plus représentatifs de la réalité. Leur cahier des charges plus stricte permet une vue objective sur l’activité exercée et fournit un gage de crédibilité. En France, nous distinguons les labels suivants :
En Europe, les principaux labels de la finance durable sont le français Label ISR et le belge Towards Sustainability, où chacun espère imposer son standard. D’autres labels viennent compléter l’offre européenne avec des méthodologies relativement similaires, mais parfois avec des critères et seuils assez variables. Cependant, leur but est toujours le même : fournir un gage de qualité ESG et durable des produits financiers labellisés. Au 31 mars 2020, quasiment 1000 fonds – dont 750 pour les labels ISR et Towards Sustainability – sont labellisés par un label européen et représentent plus de 300 Mds d’euros. On notera aussi que certains fonds optent pour une double, voire triple, labellisation. Depuis 2019, on observe une forte dynamique sur les placements ISR/ESG et cela devrait se poursuivre partout dans le monde dans les années à venir. Parmi les principaux labels européens, en plus de ceux cités précédemment, il y a FNC-Siegel (Allemagne, Autriche et Suisse), FluxFlag ESG (Luxembourg), Umweltzeichen (Autriche) et Nordic Swan Ecolabel (pays Nordiques).
Face à ces différents labels, l’Europe souhaite uniformiser tout cela et proposer une réglementation commune dérivée de l’Ecolabel mais pour les produits financiers afin de viser la neutralité carbone à l’horizon 2050. C’est la Commission Européenne qui est en charge du dossier et étudie la mise en place d’une taxonomie permettant de classifier les activités durables et celles qui ne le sont pas. Ce gage de confiance permettrait d’harmoniser les standards européens et d’éviter une prolifération des labels nationaux aux critères variables. D’ores et déjà, certains labels ont commencé à intégrer les futurs standards de la taxonomie dans leur référentiel.
La classification des activités économiques durables se révèle être une question épineuse car certains pays défendent leurs industries stratégiques.
Toutefois, les négociations sont loin d’être terminées car la Commission Européenne, le Parlement Européen et les États-membres doivent s’accorder sur un référentiel unique. En effet, la classification des activités économiques durables se révèle être une question épineuse car certains pays défendent leurs industries stratégiques. Ces domaines, s’ils ne sont pas retenus comme durable, pourront souffrir d’une perte de futurs investissements suite à un détournement des investisseurs vers d’autres activités. La France par exemple, défend le nucléaire tandis que l’Allemagne de son côté souhaite protéger son industrie automobile. Cependant, le Parlement Européen se veut ferme dans les négociations pour éviter une échappatoire de certaines activités à la transition écologique.